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Près de 3 500 personnes sans domicile fixe ont été recensées à Paris après la Nuit de la solidarité

Au cours de la Nuit de la solidarité, qui s’est tenue à la fin de janvier, près de 3 500 personnes sans domicile fixe ont été comptabilisées, a annoncé lundi 5 février la Mairie de Paris dans un premier bilan. En 2023, 3 015 sans-abri avaient été dénombrés, la hausse de leur nombre est donc, en 2024, de 477 personnes, soit 16 %.
Alors que le nombre de sans-abri avait nettement baissé lors de la crise sanitaire du Covid-19, « du fait d’une hausse du nombre de places d’hébergement, leur nombre “réaugmente” depuis 2023 », résume la municipalité. Pour l’adjointe aux solidarités Léa Filoche, « c’est un signal d’alarme clair qui doit réveiller le gouvernement pour remettre la question de l’hébergement au cœur des priorités ».
Dans la capitale, les arrondissements du centre et du nord-est concentrent le plus de personnes à la rue : d’abord le centre de Paris, où le nombre de SDF a bondi de 386 à 659 personnes ; puis le 12e, où il augmente aussi dans de fortes proportions (de 274 à 457) ; et le 19e, où il diminue légèrement (380 au lieu de 400).
Sur les 3 500 personnes recensées, les trois quarts « ont été rencontrées dans les rues de Paris et un quart dans des secteurs spécifiques » comme les talus du périphérique, les parcs et jardins, les gares, les bois de Boulogne et Vincennes ou les stations de métro, précise la mairie.
Reposant sur la mobilisation des bénévoles, la Nuit de la solidarité, lancée en 2018 par la maire de la capitale, la socialiste Anne Hidalgo, permet d’obtenir un décompte précis des sans domicile fixe dans la capitale par des bénévoles. Le Sénat a d’ailleurs adopté le 24 janvier une proposition de loi socialiste qui impose à toutes les communes de « collecter et transmettre annuellement (…) les données relatives au nombre de personnes sans abri sur son territoire ». Le texte prévoit aussi que les communes de plus de 100 000 habitants devront organiser chaque année une opération du même type que la Nuit de la solidarité, au cours de laquelle un quadrillage de la ville est effectué de nuit.
A Paris, la Nuit de la solidarité permet de « mettre en place un rapport de force avec l’Etat sur l’hébergement d’urgence », affirmait en janvier Mme Filoche. La Mairie de Paris reproche régulièrement à l’Etat de devoir se substituer à lui sur un secteur dont il a la charge. Au début de janvier, lors d’un épisode de froid intense, le gouvernement avait annoncé des crédits supplémentaires de 120 millions d’euros, correspondant à 10 000 places supplémentaires au niveau national.
Le Monde avec AFP
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